La nutrition « santé » est une question dont l’importance universelle ne fait pas le moindre doute, et cela, depuis des millénaires. Elle est au cœur des préoccupations les plus cruciales de la santé publique, présentée, à raison, comme un outil majeur de prévention de nombreuses pathologies, notamment métaboliques et inflammatoires.
Les auteurs, abordant ce sujet, sont nombreux, qu’ils soient connus ou moins connus. Avec l’avènement d’Internet, les tribunes se sont démultipliées.
On ne compte plus les régimes, portant le nom de leur concepteur, plus ou moins reconnus comme Atkins, Dukan®, Montignac ou Seignalet. On y découvre des concepts complexes avec la chrononutrition ®ou les régimes sans résidu, dissociés, cétogènes, low-carb, sans FODMaP, etc.
Au-dessus de ce magma de techniques nutritionnelles, plus ou moins complètes, se trouve le paradigme de la micronutrition, qui n’est pas comparable à ces régimes, d’autant moins qu’elle en partage certains aspects fonctionnels. En effet, la micronutrition est enseignée dans plusieurs diplômes universitaires, à l’inverse de ces régimes.
Table des matières
ToggleDifférencier le « régime », la « méthodologie » ou le concept
Avant toutes choses, il importe de bien différencier la notion de régime, d’une méthodologie ou d’un concept.
Un régime définit le plus souvent une manipulation nutritionnelle, ayant pour but de réguler le poids, de modifier le transit ou d’autres aspects de la physiologie d’une personne.
Derrière le terme de micronutrition se définit quelque chose de bien plus global. On ne comparera donc pas la micronutrition à un régime. En revanche, on se permettra de l’ériger en concept, en clef de lecture, voire peut-être en paradigme…
Alors, qu’est-ce que la micronutrition ?
Le terme de micronutrition place au centre de la question les micronutriments, avec leurs rôles biologiques précis et leurs implications physiologiques. Le terme « micronutriment » est à comprendre comme un complément de « macronutriments ». Les macronutriments sont les trois grandes familles de nutriments : glucides, lipides, protéines. On y associe souvent aussi l’eau, bien évidemment, indispensable à la vie.
On appelle « micronutriments » les molécules présentes dans une alimentation bien menée, ayant une fonction biologique reconnue et étudiée dans le détail.
Les micronutriments « essentiels »
Certains sont dits « essentiels », comme les vitamines, les minéraux, les oligoéléments et les acides aminés essentiels. Cela signifie que l’organisme ne peut les fabriquer, et que sans eux les fonctions physiologiques peuvent être pénalisées d’une façon ou d’une autre.
Les micronutriments « non essentiels »
Les micronutriments « non essentiels » sont des molécules que l’on peut trouver dans l’alimentation, dont certaines peuvent être synthétisées par l’organisme humain en bonne santé (par exemple le glutathion).
Les autres micronutriments
Ces derniers jouent des rôles biologiques particuliers, mais ne sont ni synthétisées par l’organisme, ni indispensables à son fonctionnement. Dans cette catégorie, on trouvera des substances comme les polyphénols, les anthocyanes, les flavonoïdes, les glucosinolates, etc.
On y trouve aussi des cas particuliers comme :
- Les fibres, que l’on n’absorbe pas, mais qui conditionnent la qualité de notre microbiote digestif,
- Les ferments lactiques, que l’on appelle parfois « probiotiques », qui ne sont pratiquement pas absorbés, mais dont la présence est essentielle à la qualité de nos fonctions digestives, immunitaires, hormonales, et bien d’autres encore.
La micronutrition : un choix de modèle alimentaire
- C’est une façon moderne et scientifique de construire son modèle alimentaire, en donnant la priorité à la richesse en micronutriments.
- C’est tenir compte du chemin que les nutriments vont suivre, de l’assiette jusqu’à la cellule, en se rappelant les multiples rôles des micronutriments sur les fonctions cellulaires.
- C’est réfléchir à l’effet que le contenu de notre assiette pourra avoir sur notre physiologie : réponse hormonale, réponse immunitaire, réponse neurologique…
Ainsi, on ne choisira pas un aliment parce qu’il est plus ou moins calorique, mais parce qu’il est riche en minéraux, en vitamines, en fibres solubles, en polyphénols et en oligoéléments. On le choisira parce qu’il ne perturbe pas notre glycémie, qu’il ne piège pas notre système nerveux, qu’il entretient notre microbiote digestif, qu’il favorise la régulation de notre immunité et qu’il réduit l’inflammation.
Plus important encore, on aura plaisir à se rendre compte que raisonner sur la micronutrition, c’est avant tout le faire dans l’assiette. C’est une invitation à la gastronomie, car toutes ces molécules apportent une infinie palette de couleurs, de parfums et de saveurs.