Il existe tant de labels… : label AB, label Rouge, label Bleu Blanc Cœur, etc. Comment s’y retrouver ? Le label permet de garantir un certain nombre de critères en fonction de l’objectif choisi. Cependant, il ne permet pas de garantir une qualité globale de l’alimentation intégrant son origine, sa qualité gustative ou sa composition nutritionnelle.
Nous allons, dans cet article, passer en revue les labels les plus connus.
Table des matières
ToggleLe label agriculture biologique (AB)
Ce label officiel répond au cahier des charges du label européen, visant à réduire l’utilisation de pesticides.
Méthodes de culture : l’agriculteur doit notamment utiliser les déchets organiques de son exploitation biologique (lisier, composts) comme engrais organiques pour fertiliser ses terres agricoles. Les engrais minéraux azotés ne sont pas autorisés et les traitements phytosanitaires sont encadrés.
À noter que les produits transformés labellisés AB peuvent contenir jusqu’à 5% d’ingrédients non bio et que le seuil maximal de contamination aux OGM est fixé à 0,9%.
Techniques d’élevage : la naissance et l’élevage des animaux se fait dans une exploitation biologique. Ils sont nourris à partir de matières premières biologiques provenant préférentiellement de l’exploitation dans laquelle ils sont élevés. Le cahier des charges encadre aussi la reproduction en interdisant les traitements hormonaux et en autorisant uniquement l’insémination artificielle comme méthode de reproduction artificielle (clonage et transfert d’embryon interdits).
Bien-être animal : les animaux doivent avoir accès à des espaces de plein air et de pâturages. La densité d’animaux dans les espaces bâtis est réduite par rapport à l’élevage intensif. De plus, les temps de transport des animaux et la souffrance doivent être réduits au minimum nécessaire.
Pour conclure : Les cahiers des charges évoluent en fonction des pays en dehors de l’Union Européenne, il peut donc exister des variations. La liste des intrants autorisés en agriculture peut ainsi être différente. Par exemple, le polysulfure de calcium, un fongicide, est autorisé aux Etats-Unis, mais interdit en France. Il existe, depuis 2012, un accord d’équivalence permettant aux produits américains du NOP (National Organic Program) d’être étiquetés comme biologiques et vendus dans les Etats-membres de l’Union Européenne. De manière globale, la consommation de produits bio, issus d’un pays lointain et/ou en dehors des saisons, amène par ailleurs à une certaine réflexion éthique. En effet, consommer un produit bio possédant une empreinte carbone importante a-t-il véritablement un sens ? Le label bio demeure donc essentiellement un repère permettant de limiter la consommation de pesticides, sans pour autant être garant d’une meilleure qualité nutritionnelle systématique, ni un label exclusif à privilégier. En effet, de nombreux petits producteurs locaux travaillent avec peu ou sans traitements, dans le respect de la terre et des animaux. Ils méritent donc d’être soutenus à travers nos achats de proximité.
Le label BIO COHÉRENCE
Il s’agit d’un label privé créé en 2010 en réaction à la baisse d’exigence du cahier des charges du label AB. Il s’avère donc plus spécifique, il intègre les critères du cahier des charges AB, mais également :
- une interdiction de mélanger les ingrédients bio et non bio dans les produits transformés,
- un seuil de contamination maximal d’OGM de 0,1%,
- une obligation de nourrir les animaux d’élevage avec, au moins 80% de denrées produites directement sur l’exploitation.
Le label BIODYNAMIE
La biodynamie est un système de production agricole au cahier des charges de production et de transformation plus stricte que le label bio. La biodynamie prend en compte le mouvement des astres pour établir les calendriers de plantation. Demeter© est une marque de certification d’agriculture biodynamique en France. Le cahier des charges impose une pulvérisation de préparations biodynamiques (bouse de corne, silice de corne, compost de bouse, etc) à visée fertilisatrice au moins une fois par an. Les intrants sont par ailleurs moins nombreux et les doses maximales autorisées inférieures. Demeter© limite par exemple à 3 kg/ha/an l’utilisation du cuivre (très utilisé en viticulture) sur les cultures pérennes contre le double en agriculture biologique.
Le label BLEU-BLANC-COEUR
Il s’agit d’une initiative associative reconnue par les experts des Ministères de la Santé et de l’Agriculture, visant à garantir des produits carnés et laitiers à teneur améliorée en oméga 3 (notamment de DHA) grâce à une alimentation des animaux enrichie en graines de lin, luzerne et autres oléagineux. Ce label permet également de répondre à des exigences de réduction de l’impact environnemental des élevages (diminution de l’empreinte carbone). Il est essentiellement apposé sur les charcuteries, les viandes et les œufs. Attention, ce label garantit une meilleure qualité nutritionnelle, mais en rien une origine biologique du produit. À titre d’exemple, il existe des œufs bio non labellisés bleu-blanc-cœur et ne présentant pas d’intérêt nutritionnel particulier par rapport aux œufs issus de poules élevées en batterie, indépendamment de toute réflexion sur le respect des conditions de vie de la poule. De même, il existe des œufs labellisés bleu-blanc-cœur issus de poules élevées en batterie. Privilégier donc des œufs présentant les deux labels : bio et bleu-blanc-cœur.
Le label ROUGE
Ce label officiel a pour objectif de produire des viandes de qualité supérieure. Les animaux sont sélectionnés pour leur croissance lente et leur élevage en plein air. La traçabilité est également plus exigeante. Pour autant, il n’est en rien une garantie de meilleure qualité nutritionnelle ou d’une origine biologique.
L’appellation d’origine contrôlée (AOC)
Ce signe officiel de qualité garantit que la naissance, l’élevage, l’abattage des animaux et toutes les étapes de transformations éventuelles ont bien lieu dans le terroir noté sur le produit. Chaque AOC répond à un cahier des charges spécifique, homologué par le Ministère de l’Agriculture et le Ministère de la Consommation. Pourtant, des viandes ou des laits, produits au sein d’une aire géographique délimitée, différente de celle identifiée sur le produit fini, peuvent toutefois être utilisés comme matières premières, dans un produit, qui sera tout de même étiqueté AOC.
L’indication géographique protégée (IGP)
Dans le cas de l’IGP, de caractère officiel également, le lien entre le territoire d’origine et le produit est moins fort que l’AOC. Il n’est en effet garanti que pour une partie des étapes du processus de transformation. À titre d’exemple, la Tomme de Savoie IGP est bien transformée et affinée en Savoie ou en Haute-Savoie, mais le lait peut lui provenir d’une autre région.